Je vis mal la critique. Voilà c’est dit.

Ce n’est pas de la vanité ou quelque chose comme ça, et vous me direz qu’il “faut que je prenne sur moi”.

J’essaie. Vraiment. Et c’est très difficile.

En fait cette difficulté à gérer les commentaires neutres ou négatifs me vient de mon manque de confiance en moi.

Moi, les critiques et surtout les moqueries

J’étais une ado dans toute sa splendeur. Vous voyez les ados des séries américaines ? Les cheerleaders, les jeunes de Riverdale, de Elite ? Et bien j’étais le strict opposé.

Je me détestais, je mettais des vêtements larges car je ne voulais pas avoir de critiques ou de moqueries par rapport à mon physique au collège et au lycée. Je voulais simplement qu’on m’oublie.

Tout ça est venu de mon arrivée en France après 4 ans à l’étranger où j’étais très épanouie.

Je suis arrivée dans un collège français et les premières personnes qui m’ont vues en classe étaient des mecs.

Deux mecs qui n’ont pas pu s’empêcher d’exploser de rire.

Et là, toute ma confiance, tout ce qui me rendait forte a volé en éclats. J’ai commencé à me cacher, à devenir agressive car je ne voulais plus être l’objet de moqueries.

j’appris plus tard que s’ils avaient explosé de rire, c’était parce qu’on leur avait annoncé l’arrivée d’un garçon et non d’une fille, ce qui à 13 ans est vraiment, vraiment très drôle. (Ha – ha.).

Bref. J’ai traîné ce manque de confiance pendant des années.

Je ne me trouvais pas à la hauteur, aussi bien physiquement que mentalement. J’avais été utilisée pendant un an pour “contrebalancer” une guerre entre deux groupes de filles.

Le topo : deux filles se faisaient la guerre et chacune avait son groupe. Quand je suis arrivée en France, elles m’ont toutes les deux sauté dessus pour me rallier à leur cause. Je choisis alors un côté et tout se passa plutôt bien.

Jusqu’au jour où lesdites filles se sont réconciliées et “bye-bye” Béné. J’ai été récupérée, oui récupérée par une de mes meilleures amies aujourd’hui.

Celle qui a créé les bases de ce monde et qui m’a proposé d’écrire son passé. Heureusement qu’elle était là !

La confiance est revenue… mais pas ma capacité à absorber les critiques

J’ai toujours ce sentiment de ne pas être à la hauteur. Je remets en doute tout mon environnement.

La confiance en moi est revenue à mesure que je développais de nouvelles amitiés et de nouveaux amours.

Mais… il y a certains sujets sur lesquels la critique me reste très difficile à entendre. Et pourtant je sais que quand elle est constructive, elle est importante et permet d’apprendre.

Dans le cadre professionnel j’ai du mal à entendre que j’ai fait des bêtises. Déjà parce que ça me fout la honte et que j’estime être arrivée à un niveau de séniorité qui fait que je ne devrais pas en faire.

Spoiler : l’erreur reste humaine, quelque soit notre niveau.

Dans le cadre de ma vie perso, c’est aussi difficile, même si je l’accepte plus. Déjà parce que les personnes qui m’entourent me connaissent et qu’elles savent comment les amener. Et si elles le font, je sais que c’est pour mon bien. Bon parfois ça n’empêche pas que je le prenne mal, mais je suis plus en colère que triste.

Et puis il y a le cadre de ma passion : l’écriture.

C’est la partie où je suis la plus sensible, je l’avoue. Parce que ce que j’écris vient de ma tête. Que j’y mets tout mon coeur. Que je vis mes histoires pendant des mois et que je n’ai commencé à partager mes écrits qu’il y a un peu plus d’un an.

Alors oui j’ai parcouru du chemin en un an. Mais en sachant que je suis très sensible, imaginez un peu à quoi je ressemble quand je SAIS que quelqu’un est en train de lire mon livre.

1. je veux me cacher dans une grotte et ne plus jamais en sortir.
2. Je suis prête à éviter les échanges avec cette personne par peur de ce qu’elle pourrait me dire.
3. Je rentre dans un cercle infernal de nullité où je ne me trouve aucune qualité.

Oui ce n’est pas facile d’être dans ma peau haha !

Je remets tout en cause et si je sens une pointe de déception de la part de mon lecteur, je ne vais me concentrer que sur celle-ci et tourner en boucle dessus.

Alors oui, je sais les goûts et les couleurs ça ne se commandent pas, chacun aime ce qu’il veut et moi la première. Je suis très difficile en terme de lectures.

Bref, quand je suis face à une critique même tournée positivement, je me noie.

Ce que je fais pour sortir la tête de l’eau 

“Il y a quand même plus grave dans la vie non ?”

“Et alors ? C’est une personne parmi tant d’autres !”

Je sais bien et ces mots réconfortants m’apaisent, mais n’arrêtent pas mon petit cercle infernal. Alors voici comment je fais pour me sentir mieux.

Je m’accroche aux commentaires, messages positifs

La clé de mon mental est là. Je sais que j’ai des lecteurs convaincus et qui aiment mon univers. J’ai reçu de très jolis messages qui m’ont touchés et qui ont rendu mes journées plus belles.

Alors quand j’ai un coup de mou ou un doute, je me les répète inlassablement jusqu’à ce que ça aille mieux.

Je fais une pause

En général quand ça ne va pas, je disparais. Plus d’écriture, plus de réseaux rien. Je me lance une série Netflix ou je sors un bouquin pour m’ensevelir sous une belle plume.

Dans ces moments là j’essaie de prendre du recul et de me dire que ce n’est pas grave. Oui après tout, c’est une passion rien d’autres. Même si j’aimerais que plus tard ce soit plus pour moi qu’une simple passion.

Il me reste une bonne marge de progression et rien de mieux pour me sentir bien que de me divertir ou de m’occuper de chez moi.

Je traîne sur internet et lis des commentaires négatifs

Oui je sais c’est vilain, mais ça fait du bien.

Je vais n’importe où et je m’abreuve de commentaires peu sympas chez les autres. Parce que je sens que je ne suis pas seule et que ça arrive.

Alors quand on traîne dans les bas fonds de l’internet on trouve de tout et de rien. Parfois mêmes les critiques sont critiquables et nulles à ch***.

Je vais regarder les autres avis et je me dis qu’il faut de tout pour faire un monde. Il y aura forcément des déçus et oui.

Car plaire à tout le monde, c’est plaire finalement à personne.

Bénédicte